Le parcours de Gabriela

 
Anglais

Gabriela Lima de Melo Ghisi (elle), B.Sc. physiothérapie, M.Sc., Ph.D.

Scientifique affiliée
l’Institut de réadaptation de Toronto
Réseau universitaire de santé
Toronto (Ontario)

Que faites-vous dans la vie?

Je suis scientifique affiliée à l’Institut de réadaptation de Toronto, qui fait partie du Réseau universitaire de santé (Toronto, Ontario). Mon travail consiste à étudier et à améliorer les ressources pour les patients — y compris les patientes — ainsi que l’accès aux programmes de réadaptation cardiaque.

Qu’est-ce qui vous intéresse en santé cardiaque des femmes et pourquoi avez-vous choisi une carrière dans ce domaine?

J’ai travaillé comme physiothérapeute clinicienne au Brésil, où j’ai vu que les femmes étaient particulièrement sous-représentées dans les programmes de réadaptation cardiaque (RC) à petit budget. Plus tard, après avoir déménagé au Canada pour faire mon doctorat, j’ai commencé à travailler au sein de programmes de RC jouissant de ressources plus abondantes, et j’ai constaté la même chose : les personnes qui ont le plus besoin de ces programmes n’y adhèrent pas.

Cet écart m’a amenée à m’intéresser aux choses qui font obstacle à la participation ou qui la facilitent, ainsi qu’aux besoins précis en matière d’information des différents groupes ethniques. Mon intérêt initial pour l’accessibilité linguistique m’a permis de constater plus globalement que les ressources génériques ne comblent pas les besoins des femmes. Cette prise de conscience m’a amenée à piloter la création du Cardiac College pour femme, une plateforme informative conçue pour mieux répondre aux besoins des femmes en matière de soins cardiaques.

Quel est votre parcours professionnel et comment vous a-t-il mené à votre poste actuel?

Mon parcours professionnel a été jonché d’obstacles et de victoires. J’ai dû composer avec les complexités associées à ma condition de femme, d’immigrante, d’étudiante internationale et de mère de famille. Une fois mon doctorat en poche, j’ai fait deux stages comme chercheuse-boursière postdoctorale. Par la suite, j’ai travaillé comme associée scientifique avant de décrocher mon poste actuel de scientifique affiliée.

Je deviendrai bientôt officiellement la présidente de l’International Council of Cardiovascular Prevention and Rehabilitation (ICCPR), un conseil qui regroupe 45 associations de RC et 17 pays n’ayant pas de telles associations. Nos principaux objectifs sont d’unifier les efforts mondiaux en prévention et en réadaptation cardiovasculaires, d’établir des normes internationales, de promouvoir l’importance vitale des services de RC et d’aider les pays à créer et à améliorer des programmes adaptés aux réalités locales. Les questions relatives aux femmes sont une des priorités de ma présidence. J’ai codirigé l’élaboration des premières lignes directrices en matière de RC axées spécifiquement sur les femmes et réalisé des enquêtes internationales pour établir les obstacles et évaluer l’état des programmes de RC axés sur les femmes dans le monde. 

Où vous voyez-vous dans cinq à dix ans?

Dans les cinq à dix prochaines années, je prévois continuer de progresser dans le domaine de la prévention et de la réadaptation cardiovasculaires, en mettant l’accent sur l’amélioration de l’accès et du devenir des femmes partout dans le monde. Je souhaite aussi élargir la portée et l’impact du Cardiac College et faire progresser la recherche sur les obstacles liés au genre en cardiologie et les solutions possibles.

Je souhaite aussi renforcer les collaborations internationales et continuer d’influencer les lignes directrices et politiques à l’échelle mondiale en santé cardiovasculaire. Un aspect important de ma vision est aussi d’encourager et d’appuyer les étudiants et étudiantes, en particulier les immigrantes comme moi, en leur donnant accès à du mentorat et à des occasions de s’épanouir dans ce domaine. Je veux les aider à cheminer sur la voie de l’excellence et à apporter une contribution significative aux soins et à la recherche cardiovasculaires. 

Quel conseil donneriez-vous à une ou un jeune du secondaire (ou du collège, de l’université) souhaitant travailler dans le domaine de la santé cardiaque des femmes?

Je recommande à toute personne qui souhaite faire carrière dans le domaine de la santé cardiaque des femmes de cultiver sa curiosité et sa détermination à comprendre les défis uniques auxquels les femmes font face en médecine cardiovasculaire. Cherchez des occasions de faire de la recherche et d’acquérir de l’expérience clinique, et travaillez de façon proactive à combler les lacunes dans les connaissances et la pratique. Collaborez avec différentes équipes et ouvrez-vous à de nouvelles approches qui pourraient être bénéfiques pour les femmes.

Surtout, défendez les droits de vos patientes et impliquez-les dans vos recherches pour veiller à ce que les solutions que vous trouverez répondent réellement à leurs besoins.

Quelque chose à ajouter?

L’implication des patients partenaires est essentielle pour s’assurer de la pertinence et de l’impact des projets de recherche. Par exemple, j’ai récemment reçu une subvention de PIPER pour un projet dans lequel une patiente partenaire est cochercheuse principale. Cette collaboration permet de perfectionner le Cardiac College afin de mieux répondre aux besoins et aux préférences spécifiques des femmes. L’implication directe des patientes garantit que notre recherche et nos interventions sont réellement efficaces et centrées sur elles.

 

Une carrière en santé cardiaque des femmes, ça vous intéresse?